Tous les logos sont dans la nature : #2 les arbres

Un arbre, c’est quoi ?

S’il est plutôt facile de se représenter un arbre, il est bien plus compliqué de le définir : les botanistes, les arboriculteurs, les forestiers et les organisations de protection de la nature proposent tous des définitions différentes. Qu’on parle de taille, de longévité, de capacité à produire des fruits et des graines, de la présence de racines, d’un ou plusieurs troncs, de branches et de feuilles, de leur capacité à fabriquer des lignines (macromolécules donnant de la solidité à la plante), nombreux sont les éléments à prendre en compte pour savoir si une plante est considérée comme un arbre. Il semblerait tout de même que les membres de la BGCI (Association Botanic Gardens Conservation International) se soient mis d’accord pour les répertorier : en 2017, plus de 60 000 espèces d’arbres ont été dénombrées, dont 58% présentes au Brésil. Les arbres sont des merveilles de la nature, pouvant être classés patrimoines nationaux ou mondiaux pour leurs étonnants records. Si l’envie vous prenait de partir à la rencontre de ces monuments naturels, il vous faudrait faire le tour du monde ! Voici une petite suggestion d’itinéraire 🗺️ :

• en France, le chêne d’Allouvile est classé monument historique. Abritant dans son tronc 2 chapelles, cet arbre millénaire continue à produire des feuilles et des glands,
• en Angleterre, le majestueux « Major Oak » vous fera revivre la légendaire épopée de Robin des Bois au cœur de la forêt de Sherwood. Cher au cœur des britanniques, il a été élu « arbre de l’année » en 2014,
• aux États-Unis, vous pourrez rencontrer Pando, une colonie clonale de peupliers ayant le même réseau racinaire. Avec ses 80 000 ans, cet organisme vivant est de loin le plus vieux du monde, toutes catégories confondues, loin devant le suédois « Vieux Tjikko », 9 550 ans et le californien « Mathusalem », 4 850 ans,
• toujours en Californie, vous pourrez admirer « Général Sherman », le plus grand séquoia du monde. Abandonnez l’idée de vous prendre en selfie avec : ses 83,8 mètres de haut et ses 31,3 mètres de circonférence risquent de sortir du cadre !

Et lorsque ces incroyables champions sont accompagnés de congénères tout aussi surprenants, cela donne des forêts à couper le souffle : https://generationvoyage.fr/15-forets-insolites-semblent-venir-autre-planete/ !

Arbori-culture

Dans la littérature et le cinéma, l’arbre est le support de l’amour (avec un cœur et des initiales gravés sur son tronc) et des joies de l’enfance, de la rêverie et de la liberté. Qui rêvait de pouvoir se réfugier dans une cabane comme celle de Tom Sawyer ou encore celle de Jess et Leslie dans Le secret de Terabithia ? Mais si l’arbre est un abri réconfortant, un lieu de repos, une source d’inspiration et de vie comme dans Avatar, il peut aussi être un objet de craintes et de cauchemars. Les drendophobes peuvent perdre leurs moyens à la seule vue d’un feuillu… Ces personnes ont-elles été traumatisées par des scènes de rencontres inopinées en forêt comme Blanche-Neige, ou Harry Potter avec le saule cogneur ? Ou par des films comme La Cabane dans les bois et Le Seigneur des Anneaux ? Les Ents de la saga créée par J.R.R. Tolkien sont des esprits de la forêt qui ont l’apparence d’arbres. Parfois pacifiques, comme la Grand-mère Feuillage de Pocahontas, ils sont néanmoins prêts à tout pour défendre leur forêt et peuvent être dangereux. C’est également le cas de Groot, créature de l’univers Marvel, qui a pointé le bout de ses branches pour la première fois en 1960.

Dans un autre univers (ou une autre galaxie 😋), connaissez-vous les Kodamas ? Petits êtres espiègles présents dans le folklore japonais, ces « esprits de l’arbre » vivent dans la forêt et reflètent son état de santé. Peut-être les avez-vous rencontrés dans le dessin animé « Princesse Mononoké » où ils sont baptisés « Sylvains » pour l’adaptation française.

Art-bre

L’arbre offre un tel panel de couleurs, de formes et de reflets de lumières différents au fil des saisons qu’il est un véritable objet de prédilection pour les peintres depuis la nuit des temps. À travers les siècles, il a servi de modèle aux naturalistes, impressionnistes, fauvistes, divisionnistes, symbolistes et cubistes, à l’image de l’œuvre de Piet Mondrian (1872-1944). L’arbre a permis à ce peintre visionnaire et avant-gardiste de s’exercer aux multiples styles artistiques qui ont marqués sa carrière. Tout ce qui constitue un arbre (troncs, branches, racines, feuilles) sont des éléments d’inspiration et de création dans le land art ; voir l’œuvre d’Andy Goldsworthy.. Autres styles, les sculptures de Daniel Ackermann et les œuvres d’un maître de l’arte povera, Giuseppe Penone, mettent en valeur ces anges-gardien de la vie et de la paix sur terre. Les arbres des peintures de Natasha Wescoat sont des pédagogues silencieux de la protection de la nature. C’est également la vocation d’un arbre bien connu de la forêt de Brocéliande : l’Arbre d’Or du Val sans retour. Cette création de François Davin est un mémorial de l’incendie de 1990 qui a ravagé plus de 400 hectares de forêts et de landes. S’érigeant au milieu de 5 chênes calcinés, ce protecteur de notre légendaire forêt bretonne transforme en roche de schiste quiconque tente de le toucher…

Un protecteur à protéger

Pour la SNCF, l’arbre est un point de départ : c’est avec lui que commence le voyage et autour de lui que se construit la vie, tout comme dans le spot de Leroy Merlin. Il s’agrandit avec la famille et offre un lieu de vie et d’accueil des petits et grands bonheurs. Pour la CNP, l’arbre est donc le partenaire idéal : symbole du temps qui passe, il reste bien présent, profondément enraciné, protecteur et bienveillant. Ces publicités nous rappellent comme l’arbre est beau et bon et comme il est important de le protéger. D’ailleurs, qui a joué à « l’Arbre Magique » ? Pas le sapin parfumé accroché au rétroviseur, mais le jouet commercialisé dès 1982 par la marque française Vulli ? Sa gamme « Klorofil », lancée en 2007 a pour but de faire découvrir aux tout-petits les notions d’écologie, d’énergies renouvelables et de protection de la nature. L’association Planète Urgence fait briller l’arbre par son absence dans une campagne de 2009, année qui a également vu naître Ecosia. Ce moteur de recherche dont les serveurs, l’infrastructure et les locaux sont 100% décarbonés a permis la plantation de plus de 100 millions d’arbres.

Des logos plus ou moins subtils

Choisir un arbre pour logo est très souvent le signe d’un engagement affirmé pour la protection de l’environnement. Associé à la couleur verte, la marque de produits d’entretien L’Arbre Vert affiche clairement son positionnement. Quant au sapin choisi par l’enseigne néerlandaise de grande distribution Spar, « spar » signifie « sapin » en néerlandais et « sparen », « économiser » en allemand… Pour Timberland, la marque de chaussures, c’est un peu pareil : son nom signifie « terre de bois » ou plus poétiquement « terre couverte d’arbre ».

Si L’Olivier Assurance a choisi cet arbre comme égérie, c’est pour sa symbolique : la paix et la sérénité sont les valeurs attendues à la souscription de ce service. Bien conscientes des enjeux environnementaux (et/ou commerciaux…), les marques proposent de plus en plus de planter des arbres en complément d’un achat. C’est le cas de la marque française de vêtements Faguo, dont le logo et la communication font transparaître cet engagement pour la reforestation. Deux arbres qui s’associent dans un logo, c’est, pour Rhodia, la représentation de ses deux fondateurs ; pour Origins, la marque de cosmétique, ils incarnent le yin et le yang, comme la nature et la science. Bien plus évident, surtout pour celles et ceux y ayant déjà goûté, on comprend rapidement pourquoi la marque Malibu a choisi un cocotier pour logo 😉

Choisir un arbre comme logo évoque en général un réel engagement pour la préservation de la nature. Attention néanmoins au greenwashing ; des preuves sont à apporter ! Alors, pour déployer vos ramures de la plus belle façon qui soit, demandez conseil  😉